Valery Larbaud est un écrivain français, poète, romancier, essayiste et traducteur, né le à Vichy, ville où il est mort le .
Il a écrit également sous les pseudonymes : A.-O. Barnabooth, L. Hagiosy, X. M. Tourmier de Zamble,.
Biographie
Valery Larbaud est l'unique enfant du pharmacien Nicolas Larbaud, propriétaire de la source Vichy Saint-Yorre (cinquante-neuf ans à la naissance de son fils) et d’Isabelle Bureau des Étivaux (trente-huit ans), fille d'un avocat et militant républicain de Gannat dont Nicolas Larbaud est un client et dont son fils reprend le prénom,. Il n’a que huit ans lorsque son père meurt en 1889, à Vichy, à l'âge de soixante-sept ans.
Élevé par sa mère et sa tante, il s'ouvre à la littérature. En 1895, il voyage au bord de la Méditerranée, son imagination restera imprégnée de ces paysages. Le jeune homme obtient à dix-sept ans, à la session de , le baccalauréat puis sa licence ès lettres en 1908.
La fortune paternelle lui assure une vie aisée qui lui permet de parcourir l’Europe à grands frais. Paquebots de luxe, Orient-Express, Valery Larbaud mène la vie d'un dandy, fréquente Montpellier l'hiver et se rend dans les multiples stations thermales pour soigner une santé fragile dès ses jeunes années. Quand il revient à Vichy, il reçoit ses amis, Charles-Louis Philippe, André Gide, Léon-Paul Fargue et G. Jean-Aubry qui sera son biographe.
Atteint d'une attaque cérébrale en 1935 qui le laisse avec une hémiplégie droite et une aphasie,, il passe les vingt-deux dernières années de sa vie, cloué dans un fauteuil, incapable de prononcer une autre phrase que : « Bonsoir les choses d'ici-bas. » Il sera durant ces années soigné avec dévouement par le professeur Théophile Alajouanine, spécialiste des aphasies, qui devient son ami et écrira sa biographie.
En 1950, il adhère à l'Association des amis de Robert Brasillach.
Grand lecteur, grand traducteur, il s'était entouré de livres qu'il avait fait relier selon leurs langues : les romans anglais en bleu, les espagnols en rouge, etc.
Ayant dépensé toute sa fortune, il doit revendre ses propriétés et sa bibliothèque de quinze mille volumes en 1948, en viager, à la ville de Vichy.
Il y meurt en 1957, sans descendance. Il est inhumé au cimetière des Bartins.
Carrière littéraire
Larbaud écrit ses premières œuvres dès l'enfance. À sept ans, il rédige un poème malhabile titré Misère du couperet, à 15 ans, il commence à rédiger son premier journal intime, et à dix-sept ans, alors qu'il revient de son voyage en Russie pour étudier au lycée Théodore-de-Banville, il écrit le Petit manuel d’idéal pratique où il prétend étudier un enfant, Milou, lequel représente « des troubles intérieurs et révoltes secrètes de l’enfance ». Larbaud reviendra sur ces premiers textes dans son recueil Enfantines, plus tardif.
En , pour le prix Goncourt, Octave Mirbeau vote pour Poèmes par un riche amateur, que Larbaud a publiés sans faire connaître sa véritable identité.
Son roman Fermina Márquez, consacré aux amours de l'adolescence et souvent comparé au Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, obtient quelques voix au Goncourt en 1911.
Larbaud parle anglais, allemand, occitan, italien, portugais et espagnol. Il a une passion pour les langues et une logophilie qui font de lui, selon le mot de Léon-Paul Fargue, un « archivaste-paléogriffe ». Il fait connaître les grandes œuvres étrangères comme Samuel Butler, dont il est le traducteur, ainsi que James Joyce, dont il est correcteur-superviseur pour la traduction d’Ulysse, laquelle, réalisée principalement par Auguste Morel à partir de 1924, continue jusqu'en 1929.
Pensée politique
Dans son ouvrage Jaune, bleu, blanc, Larbaud révèle sa pensée politique où il souhaite des États-Unis d'Europe, avec des États membres qui correspondent aux « vraies nations » du continent, dont un pour les Occitans.
Dans une optique « post-France », il envisage une Occitanie indépendante, qui comprend d'ailleurs Vichy, sa ville d'origine qui est située à la pointe nord de l'aire de locution de l'occitan, et qui aurait pour capitale Montpellier,. Il affirme ainsi un occitanisme politique appuyé précoce au XXe siècle.
Postérité
Le prix Valery-Larbaud, créé en 1967, est décerné en mai ou en juin à Vichy ; il est attribué par l'Association internationale des Amis de Valery Larbaud, avec le soutien de la ville de Vichy, à l'auteur d'« une œuvre qu’aurait aimée Larbaud, ou dont l’esprit, le sens et la pensée rejoignent celle de Larbaud. »
Depuis 2024, et après une interruption de trois ans, il s'intitule prix de la critique Valery-Larbaud.
Œuvres
(Liste non exhaustive)
Les principaux textes de Valery Larbaud ont été rassemblés dans la « Bibliothèque de la Pléiade » des éditions Gallimard (un tome, 1957, réédition 1984).
Romans et nouvelles
Poésies
- Poèmes par un riche amateur (1908)
- Les Poésies de A. O. Barnabooth (1913)
- Dévotions particulières (1941)
- Ode à une blanchisseuse (1949)
Essais
- Ce vice impuni, la lecture. Domaine anglais (1925) : ensemble d'études sur la littérature anglophone réunies par Larbaud lui-même
- Notes sur Racan (1928)
- Aux couleurs de Rome (1938)
- Ce vice impuni, la lecture. Domaine français (1941)
- Questions militaires (1944)
- La Modernisation de l'orthographe des textes anciens (1944)
- Chez Chesterton (1949)
- Sous l’invocation de saint Jérôme (1944)
- Lettre d'Italie, Paris, Éditions Allia, , 64 p. (ISBN 2-911188-11-X)
Correspondance
- Lettres à André Gide (1948)
Publications posthumes : journal et correspondance
Hommages
- Le centre culturel Valery-Larbaud a été inauguré en 1965 dans le Petit Casino de Vichy.
- La médiathèque Valery-Larbaud de Vichy a été ouverte en 1985. Elle conserve son mobilier et sa riche bibliothèque personnelle (reliures marquées « VL »), et y organise des visites.
- Une stèle en l'honneur de l'écrivain a été érigée dans le square Planchon, qu'il affectionnait tout particulièrement, à Montpellier le .
- Depuis 1993 existe une rue Valery-Larbaud dans le 13e arrondissement de Paris.
- Le lycée professionnel Valery-Larbaud, situé à Cusset (commune limitrophe de Vichy), a été inauguré en .
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Ernest Raynaud, "Valéry Larbaud", En marge de La Mêlée Symboliste, Mercure de France, 1936, p. 259-276.
- Bernard Delvaille, Essai sur Valéry Larbaud, Paris, Éditions Seghers, coll. Poètes d'aujourd'hui, no 100, 1963.
- Marcel Laurent, « Fermina Márquez » et « Enfantines » de Valery Larbaud, autoédition, 1981. (BNF 34722662)
- Michel Pierssens, « Le polylogue poétique de Valéry Larbaud », Études françaises, 24, numéro 3, hiver 1988, p. 57-67 (lire en ligne).
- Anne Chevalier (dir.), Cahier Larbaud, Éditions de l'Herne, Cahiers de l'Herne, no 61, Paris, 1992, 388 p. (ISBN 9782851970763)
- José Cabanis, Dieu et la NRF – 1909-1949, Éditions Gallimard, 1994, chapitre « Dialogue avec Gide – Larbaud, Du Bos, Altermann, Schlumberger ».
- Béatrice Mousli, Valery Larbaud (coll. Grandes Biographies), Paris, Éditions Flammarion, 1998 (Prix de la biographie de l'Académie française, 1998).
- Béatrice Mousli, Voyager avec Valery Larbaud, Paris, Éditions La Quinzaine/Louis Vuitton, 2003.
- Amélie Auzoux, Nicolas Di Méo, dir., Dictionnaire Valery Larbaud, Paris, Éditions Classiques Garnier, 2021. (ISBN 9782406114444)
- Les Cahiers des Amis de Valery Larbaud rassemblent annuellement des études consacrées à l'écrivain.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- British Museum
- RKDartists
- Ressources relatives à la recherche :
- Biodiversity Heritage Library
- La France savante
- Ressource relative à la littérature :
- Internet Speculative Fiction Database
- Ressource relative au spectacle :
- Les Archives du spectacle
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Radio France
- Ressource relative à la vie publique :
- base Léonore
- Université McGill : le roman selon les romanciers. Recensement et analyse des écrits non romanesques de Valery Larbaud.
- 1er mars 1910 / Début de la publication de Fermina Márquez.
- 2 février 1957 / Mort de Valery Larbaud.
- Œuvres de Valery Larbaud (domaine public au Canada).
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